Bientôt maman d’un garçon, Julie Taton pose pour Paris Match.
Il ne reste que deux semaines avant que l’animatrice d’RTL-TVI, Julie Taton, devienne maman d’un petit garçon qui s’appellera Côme, quel beau prénom ! C’est à l’île Maurice au Dinarobin, que j’ai été la retrouver pour un reportage pour l’hebdomadaire Paris Match. Une interview poignante, « un bébé miracle malgré le papillomavirus ».
Un fils, après tant de souffrances.
Elle est au bout du monde, dans un décor de rêve, mais son bonheur est ailleurs. Il est là, au centre de son être, dans ce ventre qui promet le meilleur. A 32 ans, Julie Taton réalise un vœu qu’elle chérissait depuis longtemps et qu’elle craignait ne pas pouvoir vivre à cause du papillomavirus qui l’aff ecte depuis plusieurs années : devenir maman. Un projet aussi fort que riche en émotions. En exclusivité pour Paris Match, l’animatrice et productrice raconte sa joie de vivre une grossesse après les affres de la maladie. Il n’y a pas de pathos, pas de revanche, juste l’envie de remercier la vie pour ses jolies surprises. Elle est comme ça, Julie. Solaire et positive, généreuse et drôle, de quoi illuminer la vie de son petit garçon à venir.
Touchée par le papillomavirus, l’animatrice-productrice Julie Taton attend un heureux événement. Plus qu’une revanche, un signe d’espoir.
Février 2016. Sur la plage de l’hôtel Dinarobin, le symbole de l’élégance tropicale à l’île Maurice, avec en arrière-plan la montagne du Morne Brabant qui culmine à 550 mètres d’altitude, l’animatrice-productrice sourit à la vie après des mois très durs.
Entre le malheur et le bonheur, il n’y a souvent qu’un peu d’amour.
Ce sera un garçon et il s’appellera Côme. Comme l’un des fils d’Elodie de Sélys et de Benjamin Deceuninck, de la RTBF. « J’ai immédiatement flashé sur le prénom », dit-elle. « C’est beau, c’est doux. Dès que nous avons connu le sexe de notre enfant, Côme est devenu une évidence. » Elle rit. Elle rentre de l’hôpital où elle a dû se rendre pour des contractions prématurées. A trente-cinq semaines de grossesse, elle mène encore une vie trop speedée.
Sa production « Le Meilleur Coiffeur de Belgique », qui lui permet de porter la casquette de productrice, lui a un peu trop donné des ailes. Elle doit se reposer. Idéal pour saisir l’étendue du chemin parcouru : entre le malheur et le bonheur, il n’y a souvent que peu de choses. C’était il y a quasi un an. Un coup de tonnerre dans le paysage audiovisuel belge : on parle de cancer pour Julie Taton. L’animatrice a été hospitalisée à trois reprises, elle a subi deux opérations en trois ans. En cause : le papillomavirus, une affection sexuellement transmissible. Mais, surtout, un facteur de développement du cancer du col de l’utérus. Et, pour elle, le pronostic n’est pas bon. Elle choisit Paris Match pour en parler. Elle se confie en toute liberté, publie une lettre très forte, dans laquelle elle révèle ses peurs et son combat. La confession a d’énormes retombées, surtout auprès des femmes qu’elle aide par son témoignage. « Il y a trois ans, on a découvert que j’avais attrapé le papillomavirus, un virus situé sur le col de l’utérus qui se transforme… ou pas… en cancer. Et chez moi, visiblement, il se développe bien. » Elle évoque ses galères. « Il fallait agir vite. A peine les mauvais résultats de mon frottis reçus, ma gynéco avait booké la salle d’op. Pourquoi ce développement en moi si rapide et à nouveau ? Il y a eu quelques complications lors de l’opération. J’ai fait une hémorragie, on a dû réopérer le lendemain de toute urgence. Après avoir “traîné la patte” pendant des semaines et des semaines, je me suis rendu compte que j’avais attrapé une maladie nosocomiale qui rongeait mon rein. Retour à la case hosto, examens pendant des semaines. On ne trouvait pas exactement ce que j’avais, toujours plus de médocs… J’ai changé de médecin, on a augmenté la dose de médicaments. Pas d’amélioration, toujours autant de fièvre et pliée en deux de douleur. Toujours plus de médocs. Cela a duré sept mois… »C’est bouleversant. Sa missive se termine sur des questions : « Il y a deux mois, mon ami est revenu papillonner en moi, fidèle au poste. Ses ailes chargées de nouvelles angoisses, de nouvelles questions et de nouvelles peurs. Et si je tombe enceinte ? Le virus va-t-il passer plus vite de la dysplasie légère au cancer invasif ? Et mon bébé là-dedans ? Et après ? Quand je n’aurai plus de col de l’utérus, il se mettra où, le cancer ? »
Un an après, les larmes se sont transformées en perles de joie. Non que Julie soit guérie. La menace est toujours là. Mais la naissance toute proche de son premier enfant (il devrait voir le jour le 13 avril), le fait que sa grossesse se termine quasi sans souci ont fait reculer les nuages. Elle est tout à son soleil de future jeune maman. « J’ai mis la peur entre parenthèses », concède-t-elle. « Quand j’ai appris que j’étais enceinte, quand j’ai su après trois mois que cet enfant s’accrochait à moi et que le virus ne l’atteignait pas, je me suis réfugiée dans une petite bulle. Pour ne penser qu’à ce petit être que la vie ne me promettait pas. Booster mes chances comme j’ai appris à booster mon immunité défaillante. Aujourd’hui, je me dis que je verrai bien où j’en suis après la naissance. »En huit mois, elle a pris à peine huit kilos. Elle ne fait pas attention aux réflexions des gens, se contente de suivre l’exemple de sa maman qui, enceinte, n’avait pas grossi démesurément. Elle a surtout complètement modifié son alimentation : fruits et légumes, potages naturels, peu de viande mais en direct de chez l’agriculteur. Et puis, surtout, elle a fait sienne cette nouvelle logique découverte à travers la psychothérapie, la micro-kiné, la méditation, le yoga, l’acupuncture : se ressourcer dans la positivité et croire aux belles énergies. « Je suis persuadée que nous pouvons influencer notre destin », dit-elle, « à condition d’admettre quand on fait fausse route et d’ouvrir les yeux quand la chance passe devant soi ».Elle rit encore : « Regardez », s’enthousiasme-telle, « mon fils danse le foxtrot dans mon ventre ! » Il y a un peu plus d’un an, elle était au fond du trou. Même TF1 ne l’avait plus rappelée. Elle a rencontré l’amour, s’est mariée. Elle n’a pas fait un bébé toute seule comme le chantait Goldman, elle est allée jusqu’au bout de ses rêves. « Si on m’avait prédit tout ça ! J’ai l’impression que la vie est gentille avec moi parce que je lui fais confiance. » Sa gorge se noue. Elle s’en tire par une pirouette : « Je veux être une bonne maman, parce que – elle montre son ventre – ce gars-là est un mec bien ! »Sur sa table de chevet, au deuxième étage de sa petite demeure, il y a une grande bouteille d’eau, un peu d’huile naturelle, quelques comprimés d’homéopathie. Et puis un livre : « L’Autoguérison et ses secrets », de Daniel Sévigny. L’ouvrage fournirait « les sept clés de vérité à posséder pour connaître la santé. La découverte du canal énergétique est l’événement du siècle dans le domaine de la connaissance. L’enseignement que contient ce livre s’appuie sur des études menées par des sommités dans les domaines médical, scientifique et spirituel. L’utilisation des clés vous permettra
d’obtenir ce que vous voulez. L’impossible devient possible. » Elle ne demande pas à marcher sur l’eau du lac de Côme. Juste à pouvoir, comme toutes les femmes, jouir d’un moment magnifique, renaître dans les yeux d’un enfant, puis vieillir, vieillir enfin sereinement, en se répétant le plus beau : la vie est un cadeau. Marc Deriez.
Fin de journée sur l’océan Indien : « J’ai mis la peur du virus entre parenthèses. »
« Mon corps, par la maladie, a essayé de me faire passer un message »
Nadia Salmi rencontre Julie Taton.
Paris Match. Comment vous sentez-vous à quelques semaines de la naissance de votre premier enfant ?
Julie Taton. Je suis partagée entre l’excitation, la peur, l’euphorie et le bonheur intense que je ne pensais pas pouvoir vivre un jour. Bien sûr, on vit tous des petits moments de bonheur, mais là, ça dépasse tout. C’est quelque chose de dingue. Et les hormones n’aident pas… J’alterne larmes de joie et d’angoisse, avec toujours une note lumineuse. Mes craintes sont saines. Vais-je être une bonne mère ? Serai-je patiente ? C’est ma plus grande hantise, car je ne le suis pas du tout. Il faut que tout aille vite, qu’on fasse comme je veux… Bref, j’ai certains défauts qu’il va me falloir mettre en sourdine parce que ce petit être à part entière qui va arriver m’imposera son rythme. J’espère juste que je saurai m’y adapter.
Le décompte a bien commencé…
Oui, je suis à trente-cinq semaines. J’ai déjà eu de fortes contractions qui m’ont obligée à lever le pied. La naissance est prévue mi-avril. Autant dire que c’est demain. Mais ça va. Je me sens prête, aimante, sereine, confiante et impatiente.
Quel rapport entretenez-vous avec la vie in utero ?
Je crois beaucoup au fait que le bébé vous choisit. Attention, la moitié des lecteurs vont rire… Mais j’ai lu beaucoup de livres là-dessus, notamment un qui s’intitule « Les Neuf Marches » et qui explique comment l’âme voyage, comment elle observe son futur cadre, ses futurs parents pendant les neuf mois de la grossesse… C’est très spirituel, mais j’adore. Cela m’a fait beaucoup de bien car cela m’a permis de communiquer avec mon bébé.
Je lui racontais ce que je vivais, je lui expliquais mon métier quand j’étais en direct sur TF1, je lui faisais part de mon stress en précisant que cela n’avait rien à voir avec lui. Et ce qui était dingue, c’est que pendant mes plateaux, il ne bougeait pas. Il est très nerveux normalement. Mais là, rien. Le calme absolu. Du coup, je culpabilisais un peu… Je lui disais : « Ce n’est pas parce que maman travaille que tu ne peux pas exister. » Oui, j’avoue, c’est un peu tordu. Je sais que certains vont trouver ça débile mais moi, ça me rassure, et c’est ce qui compte. C’est comme les médicaments placebo : l’essentiel est l’effet produit !
C’est un monologue ou un dialogue ?
Je sens qu’il bouge et qu’il réagit à ce que je dis. C’est incroyable de ressentir ça… Bref, selon moi, c’est très important de communiquer avec son enfant à venir. C’est mon petit moment de bonheur. Peut-être que c’est naïf de croire qu’il comprend tout, peut-être qu’un jour, on dira que dans le ventre, les enfants n’entendent rien. Mais je m’en moque. Aujourd’hui, je sais que ça me fait du bien de partager. Mon obsession du moment, c’est de lui faire écouter de la musique, surtout les morceaux de mon mariage. Je suis à la recherche de celui qui pourra éventuellement l’apaiser quand il aura une crise.
Craignez-vous le moment de l’accouchement ?
Non, c’est très bizarre. En fait, je ne suis pas spécialement renseignée. Toutes mes copines à mon stade avait déjà fait leurs valises et disposaient de tous les renseignements possibles. Moi, c’est plutôt le flou. Ce qui est très étrange car, normalement, je suis très structurée. A vrai dire, je ne me reconnais pas tellement. C’est comme si déjà il m’avait changée. Je suis assez cool et, surtout, je n’ai pas envie de trop savoir. J’écoute sans écouter toutes les mamans qui me racontent leurs conseils sur l’épisiotomie, les nuits blanches, l’allaitement… Je suis polie donc je dis « oui, oui, oui », mais je ne retiens rien. Je ne sais pas vraiment ce qui m’attend et ne veux pas le découvrir maintenant : je ne veux pas parasiter mon événement.
Les bons conseils, c’est ce qu’il y a de plus agaçant quand on est enceinte ?
Oui, il y a toutes ces mères culpabilisantes qui vous disent : « Mais tu n’as pas pris beaucoup de poids », « T’es sûre qu’il a de la place ? », « Est-ce que tu manges assez ? », « Il ne risque pas d’être tout petit ? »… C’est fatigant de se justifier, d’entendre du prêt-à-penser. Pareil pour l’allaitement. Tout le monde a un avis dessus. Il y a ceux qui disent que c’est capital et les autres qui dédramatisent. La vérité, c’est qu’aujourd’hui, je ne sais pas si j’allaiterai. Je ne veux pas me positionner ou arrêter un jugement. Égoïstement, j’ai envie de dire non parce que j’ai envie de dormir le plus possible. J’ai besoin de beaucoup de sommeil. On verra. Je déciderai quand je sentirai le poids du corps de mon enfant dans mes bras, quand je respirerai son odeur et qu’il me regardera dans les yeux. Là, je pourrai dire si je l’allaite ou pas.
Vous avez un rapport au corps très précis… L’esthétique occupe une place importante. Vous sentez-vous dépossédée ?
Non. J’ai bien géré ma grossesse. Je me sens bien parce que je ne me sens pas transformée, juste un peu modifiée. C’est le côté maternel. Mon visage et mon corps n’ont pas trop changé. Parfois, je me regarde de profil dans le miroir pendant dix minutes pour mieux prendre conscience de ce qui arrive. Évidemment, je suis toujours dans le contrôle alimentaire parce que je fais un métier d’image, mais aussi parce que je veux donner les meilleurs nutriments à mon enfant.
En parlant d’image et de contrôle, ce n’est pas trop difficile d’exposer son ventre arrondi ?
Honnêtement, oui. Je n’ai jamais trouvé ça très joli, une femme enceinte. C’est bizarre, mais je n’aime pas toutes ces femmes qui font la une des couvertures avec leur ventre à nu.
Qu’est-ce qui vous dérange ?
Je ne sais pas. Il y a peut-être un trauma quelconque à analyser. D’un côté, c’est très beau, hyper-féminin, et puis tout le monde peut déjà le voir, dans la rue par exemple. Mais, d’un autre côté, on se sent tellement fragile… On porte un petit autre en soi, il est à l’intérieur, on ne le voit pas, mais il est là.
Pourquoi partager, alors ?
Parce que je me suis toujours dit que j’en parlerais quand je me sentirais prête et, surtout, parce que la maternité est une belle aventure et que je pense que, dans notre monde bien triste par certains côtés, c’est un message positif à faire passer. J’aime partager les grands moments de ma vie. Mon mariage, le papillomavirus… C’est important de faire passer des messages et de communiquer avec le public. Les lecteurs et les téléspectateurs sont tellement gentils avec moi… Je reçois plein de gestes d’attention, de cadeaux de naissance de gens que je ne connais pas. C’est leur rendre ce qu’ils me donnent, en les respectant. J’aime cette idée de respect de mon public : je me présente à lui quand je me sens suffisamment en mesure de lui offrir quelque chose avec du sens. C’est le sens, le plus important. Ce qui m’arrive personnellement n’a pas grande importance. Ce qui importe, ce sont les leçons, les conséquences plus générales qu’on peut en tirer. A mille lieues de l’étalage d’intimité dont certains sont friands, hélas !Quand vous avez appris que vous aviez contracté le papillomavirus, vous êtes-vous dit que l’idée de la maternité s’éloignait ?
Oui. Et puis, très vite, je me suis raisonnée. Je trouvais ça important d’analyser les raisons de ce virus. Peut-être que c’était le signe que j’avais un mode de fonctionnement pas très sain pour moi. Mon corps, par la maladie, a essayé de me faire passer un message, de me dire ce qu’il avait du mal à dire… J’ai changé mon alimentation pour booster mon immunité. J’ai freiné le côté léger et festif de ma vie, qui consistait à prendre l’apéro plusieurs fois par semaine jusqu’à des heures indues. Je me suis recentrée, restructurée. J’aimais beaucoup la personne que j’étais avant mais je pense que j’étais dans une espèce de fuite, dans une espèce d’alcoolisme mondain, sans pour autant être alcoolique.
A vous entendre, on a l’impression que vous aviez besoin d’une claque ?
Je pense, oui. Je suis quelqu’un qui aime tellement la vie et les extrêmes… Quand je ris, c’est à gorge déployée. Quand je pleure, c’est un torrent. Il faut que ça sorte. J’aime les émotions, les débordements, les imprévus. Aujourd’hui, je me suis calmée car j’ai mon cocon familial. J’ai une base qui me nourrit davantage. C’est idiot à dire, mais un enfant, ça vous change vraiment. Même si ce processus a été plutôt instinctif, je crois que cela peut servir d’encouragement à toutes les femmes qui sont dans la même position que moi : il faut poursuivre ses rêves. Surtout ne pas abandonner, prendre les bonnes résolutions… et s’y tenir !
C’est la grossesse ou bien le papillomavirus qui vous a changée ?
Les deux. Ce sont des accélérateurs de conscience. Pour moi, c’est fondamental d’être à l’écoute de son corps. Il faut toujours essayer de comprendre ce qui vous arrive sans tomber dans la fatalité. L’idée, c’est d’arriver à trouver son équilibre, à se décharger des divers héritages psychologiques, des bagages trop lourds à porter. Les choses n’arrivent jamais par hasard. Si ça va trop loin et que vous tombez malade, le mieux est d’essayer d’en comprendre la genèse. Il faut remonter en arrière pour comprendre les causes. La psychothérapie est un moyen.Moi, je préfère actuellement la kinésiologie, l’acupuncture, la méditation. L’idée, c’est d’essayer de se sentir en équilibre et de prendre les voies qui y mènent. Comme l’équilibre est personnel, les moyens doivent être adaptés aux besoins de chacun.
Aujourd’hui, le papillomavirus est derrière vous ?
Non, il peut revenir. D’ailleurs, je dois passer un examen, mais je n’ai pas envie de le faire maintenant parce que je suis enceinte et que je veux rester dans cette dynamique positive.
Il y avait d’autant plus urgence à avoir un enfant rapidement ?
C’est en tout cas ce que m’a conseillé ma gynécologue. Et puis, peu de temps après, cet enfant est arrivé. Mon Dieu, quelle joie ! J’avais peur de rentrer dans un autre engrenage, qui est celui des femmes qui n’arrivent pas à tomber enceintes. Vu mes antécédents, je ne voulais pas de cette dynamique stressante, angoissante et négative. Je n’aurais pas aimé faire vivre ça en plus à mon couple… Aujourd’hui, je n’arrête pas de remercier Dieu (j’ai été baptisée et élevée dans cette croyance) parce que les épreuves que j’ai vécues n’ont pas eu d’issue fatale ou dramatique.
Il faut dire que la maternité est un bonheur que vous souhaitiez depuis longtemps. Oui, depuis mes 20 ans, je veux un bébé… Ma mère m’a eue à cet âge-là et cela m’a conditionnée dans l’idée que c’était bien d’avoir des enfants très jeune. C’est plus facile. Quand ils grandissent, vous avez encore la vie devant vous pour profiter, voyager… Le problème, c’est qu’à 18 ans, j’ai vécu un grand chamboulement. Avec une couronne, j’ai quitté Namur pour Bruxelles et puis Paris. Une autre vie se profilait donc… Mais l’envie de maternité était toujours latente. Je me disais qu’il fallait avoir confiance. Sauf qu’à un moment donné, les années passent et on est obligée de changer son fusil d’épaule. On se rassure alors en pensant qu’un enfant trop jeune, ce n’est pas idéal non plus… En fait, il n’y a pas d’âge. Le plus important pour un enfant, c’est l’amour et la raison.
Escapade inattendue dans l’incroyable parc de Casela, où les touristes peuvent marcher avec les lions.
Julie voit déjà son fils Côme porter ses petits chaussons. « Je crois beaucoup au fait que le bébé vous choisit. »
« Ma gynécologue m’a conseillé d’avoir un bébé rapidement. Et peu de temps après, cet enfant est arrivé. Mon Dieu, quelle joie ! »
Aujourd’hui, à 32 ans, vous vous trouvez trop vieille ?
Non. Bon, ça n’aurait pas été plus mal qu’il vienne un peu plus tôt, mais on ne choisit pas… Et puis je n’aurais pas voulu que ce soit avec un autre homme. Pour moi, la vie, ce sont des rendez-vous et des signes. Et quand on est en accord avec ce qu’on fait, les choses se mettent bien. On ne nage pas à contre-courant, c’est limpide. De temps en temps, il y a une petite vague qui vous fait boire la tasse, mais c’est normal. Aujourd’hui, je me sens protégée, rassurée aussi… Cet enfant va arriver dans un cadre presque idéal.
Il naîtra dans une famille recomposée, puisque votre mari a déjà un fils. Comment envisagez-vous cette vie ?
Sainement. Comme des milliers et des milliers de femmes, ai-je envie de dire. Il y aura un enfant qui sera là une semaine sur deux et l’autre qui sera là tout le temps. J’ai plusieurs collègues pour qui c’est aussi le cas et ça se passe très bien. Et puis, mon mari, Harold, est quelqu’un de rare… C’est mon cadeau de la vie. Il est arrivé à un moment où je ne m’y attendais absolument pas, à un tournant qui n’était peut-être pas très sain pour moi vu mes excès de sortie. J’étais dans l’insouciance, je ne voulais pas me stabiliser ou entrer dans une histoire. J’étais déçue, je n’avais plus envie de ça. Harold a agi sur moi comme un réveil. Il m’a montré que c’était possible. Il m’apporte de la stabilité, du réconfort, de l’écoute, du respect et beaucoup d’amour (NDLR : elle a les larmes aux yeux)… C’est vraiment une belle personne.
Pourquoi ces larmes ?
Parce que je suis émue. Je me rends compte de la chance que j’ai…
Vous n’y croyiez plus, à cette chance-là ? A cette possibilité d’être épanouie dans un couple ?
Je savais que c’était possible mais de nouveau, il y avait ce filtre qui rendait flou les contours du couple. Comme j’étais déçue, je n’étais pas dans une dynamique d’espoir.
Vous étiez déçue ou cassée ?
Un peu des deux. Je voyais le bonheur autour de moi mais je ne le voyais pas arriver chez moi. A un moment, ça pèse parce qu’on se dit que c’est injuste que ça n’arrive qu’aux autres. Les années passent, la trentaine arrive et la solitude fait peur. Heureusement, avec Harold, tout a été très vite. C’était limpide. Il n’y avait pas de jeu malsain, de non-dits ou de faux-semblants.
D’entrée de jeu, j’ai été cash. Je lui ai dit : « Je suis une emmerdeuse. Je suis exigeante. Je sais ce que je veux, ce que je n’aime pas. Je suis indépendante. Donc, si t’es là, c’est pour un plus. Je ne veux pas de moins ou alors, tu me les dis tout de suite pour voir si c’est possible. »C’est plus un discours de femme de tête que de femme amoureuse… J’étais en protection. Et puis, je suis d’avis qu’on est en amour comme au travail. Il y a un lien, un pont. En amour, l’émotionnel prend le dessus, donc ça arrondit un peu les angles… Et il a eu envie d’un CDI… Ah, ça, il s’est battu pour l’avoir, son CDI (rires). Je n’étais pas commode au début… Mon Dieu ! Le couple, c’est vraiment un travail au quotidien. On ne peut pas se reposer sur ses lauriers, rien n’est jamais acquis… Votre place peut vite sauter. Il faut entretenir l’amour, ne pas tomber dans une routine…
Vous préférez votre vision actuelle de l’amour ou celle de vos 20 ans ?
A 20 ans, j’étais capable d’accepter beaucoup de choses… J’étais jeune, beaucoup plus malléable. Je me souviens qu’à l’époque, j’avais été un peu conditionnée à l’idée d’accepter l’infidélité. Je me disais que dans une vie, on peut avoir un moment d’égarement. Aujourd’hui, dans le couple que je construis, je n’accepte plus ça. Évidemment, on ne sait pas ce qui peut arriver. Il y aura des orages, des intempéries, des périodes de sécheresse… C’est la vie, mais je n’y pense pas.
Vous croyez fort au destin ? Oui, beaucoup. Je crois aussi aux rendez-vous, en la bonne étoile. Mais il faut la respecter, l’alimenter… Quand on est honnête avec ses émotions, je pense que beaucoup de portes peuvent s’ouvrir.
Quelles valeurs souhaitez-vous transmettre à votre enfant ? Vous êtes plutôt dans l’envie de perpétuer le modèle familial, ou d’inventer le vôtre ?
Je vais composer. Il y a quelques années, j’étais comme beaucoup de jeunes, en rébellion face à l’éducation que j’avais reçue. Je me disais que je ne ferais pas comme mes parents. Aujourd’hui, je me rends compte qu’on fait ce qu’on peut, avec ce qu’on a et ce qu’on pense être bien. Je vais donc suivre l’exemple de mes parents parce qu’il y a plein de jolies choses qu’ils m’ont enseignées : le respect, l’amour, le travail, les amis, la famille, la gentillesse, la reconnaissance de l’autre… Ce sont des valeurs hyper importantes à mes yeux et je ferai tout pour que cet enfant soit une belle personne.
Dans le lagon, Julie profite des dernières lueurs de la journée et de la température de l’eau (28°C). A gauche : les chambres étant disposées en croissant au Dinarobin, il y a une souvent une piscine au milieu de celles-ci. La plage du Morne est immense entre les deux hôtels du groupe Beachcomber, le Dinarobin et le Paradis, un cadre idéal pour profiter de la vue sur le lagon et les paysages du sud-ouest de l’île Maurice.
Deuxième Naissance.
Le printemps 2016 s’annonce joyeux pour Julie Taton puisque ce n’est pas une naissance, mais deux qu’elle aura le bonheur de vivre. En effet, en plus de son petit garçon, l’animatrice découvrira les joies de voir la production de son bébé audiovisuel sur l’antenne de la RTBF… Il s’agit du « Meilleur Coiffeur de Belgique », un concept qu’elle peaufine depuis deux ans et qui met en concurrence sur plusieurs épreuves des candidats avides de montrer leurs talents dans l’art capillaire… Pour cela, elle a réuni un jury de choix : Frédéric Van Espen, qui n’est autre que le coiffeur de la reine Mathilde, et Cyrill Hohl, coiffeur habitué du festival de Cannes. C’est à eux qu’il incombera de guider et de noter les participants. A la présentation, pas de Julie (contrat d’exclusivité avec RTL TVI oblige), mais la pétillante Joëlle Scoriels.
Photos © Michel Gronemberger. Stylisme : Mac Makeup, Lenny Niemeyer, Let & Her, La Dress, Eric Bompard, Véronique Mergeay, Imagin, Natan, Dutchess, Blaumax, H&M, Ba&sh, Théophile & Patachou. Merci à Air Mauritius et au Dinarobin Hotel Golf & Spa – Beachcomber Hotels.
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