Wafelman d’André Lamy et d’Olivier Leborgne dans Paris Match
Reportage photo sur Wafelman d’André Lamy et Olivier Leborgne. 4 doubles pages dans l’édition Belge de Paris Match. Gros boulot de retouche et de mise en scène, plus d’info sur mon blog photographe professionnel.
Le Buzz du super-héros.
Les Belges savent se moquer de leurs politiques comme les « Guignols de l’info ». La preuve par André Lamy et Olivier Leborgne dans « Votez pour Moi ».
Complètement surréaliste.
Aux commandes de «Votez pour moi », le pastiche politique de Bel RTL, André Lamy et Olivier Leborgne sont en train de réaliser un nouveau tour de farce étonnant au Plat Pays : l’imitateur et l’humoriste ont non seulement transformé Bart De Wever en super héros flamand, aussi croustillant que les gaufres qu’il aime manger en négociant, mais les paroles de leur sketch ont également donné vie à une chanson, puis à un clip qui fait actuellement le buzz sur la Toile (www.belrtl.be/wafelman). De quoi rire malgré la crise gouvernementale. L’occasion pour Paris Match et le photographe Michel Gronemberger de demander aux joyeux drilles de recréer quelques tableaux forts de la vie politique belge. Un pari osé et surréaliste, tout ce qu’il y a de plus belge.
La sombre face des Batman belges.
Les super héros descendent dans la rue et, forcément, sèment la terreur au Palais Royal de Bruxelles qui a perdu son drapeau : André Lamy (Wafelman, à droite) et Olivier Leborgne (Suzy, son acolyte) réussissent une caricature haute en couleurs du leader séparatiste de la NVA, Bart De Wever.
L’équivalent du Joker de Batman.
Le concept est né d’une idée de Xavier Diskeuve. C’est le troisième larron qui a imaginé le texte de départ. Et comme il y avait Batman et Robin, ils imaginé « Suzy la gaufre maléfique » pour tenir compagnie à Wafelman. «Depuis, nous touchons vraiment beaucoup de monde », s’enthousiasme le comique Olivier Leborgne. « Joëlle Milquet elle-même explique que ses enfants chantent à présent “Wafelman” dans sa voiture. C’est incroyable de penser qu’on sensibilise aussi les jeunes au problème de la Belgique.»
Même folie auprès d’André Lamy: «De nombreux ministres invités dans l’émission nous ont dit qu’ils appelaient maintenant Bart De Wever ainsi.» La preuve : une semaine après la création de Wafelman, Pascal Vrebos avait comme invité Danny Pieters (N-VA) dans «Controverse ». Il lui a demandé s’il connaissait ce personnage et le président du Sénat lui a avoué qu’il en avait entendu parler dans les couloirs. «C’est parce que Bart De Wever s’empiffrait de gaufres pendant les négociations que nous avons créé une sorte de méchant, de superhéros de la Flandre. Ce n’est pas Batman, mais bien l’équivalent du Joker. On oublie à quel point la gaufre est un emblème de la Belgique dans le monde. Aux Etats-Unis, les « belgian waffels » sont très connues. Tout cela a un côté très potache.… »
Tueur de souverain.
Avec André Lamy et Olivier Leborgne, pas de doute : Bart De Wever veut bien « liquider » Albert II ! « Le Roi est ligoté sur les rails du tram parce que Bart est favorable à une république indépendante de Flandre », explique le second. « On n’invente rien : le leader de la N-VA n’en a rien à faire de la royauté. Il se réfère à son programme depuis le début. C’est lui aussi qui a dit que les Wallons étaient des junkies qui attendaient leur perfusion d’argent…»
Les fous du Roi.
André Lamy a débuté sur les planches à l’âge de 15 ans, il y a trente-deux ans déjà. Il aura connu tous les succès possibles. Aussi bien sur les planches françaises pour des périodes assez longues (Olympia, Casino de Paris, Théâtre de la Michodière, Théâtre du Gymnase, Théâtre du Châtelet) que sur les planches belges (Passage 44, Centre Culturel d’Auderghem, Théâtre des Galeries, Cirque royal). Après avoir connu des succès audiovisuels («Lamy du Soir », «Y’en aura pour tout le monde», «Les Poupettes », «TVBelgiek») et radiophoniques («Lamy Public numéro 1 » sur Europe N°1 avec Philippe Gildas, «Radiofolie » sur France Inter avec William Leymergie et José Artur), il revient actuellement avec un tout nouveau spectacle: «Politiquement correct ». Un spectacle qui reprend tous les personnages qui ont fait le succès de la cultissime émission «Votez pour moi». Il opère une tournée à travers la Wallonie et Bruxelles. L’occasion pour son public de le retrouver seul en scène avec l’abattage qu’on lui connait depuis plus de trente ans. «Bart De Wever me fait rire parce qu’il est très prévisible», explique-t-il. «Quand Didier Reynders a été appelé au Palais, il a lancé le lendemain: “Ce sera dur avec les libéraux !” Avec lui, il faut toujours s’attendre à un petit truc négatif. Mais sa plus célèbre déclaration reste quand même: “Je ne veux pas que la Belgique meure, je veux juste qu’elle crève !” » Olivier Leborgne, lui, rit plutôt jaune. «Après tout, ce qu’il veut vraiment, c’est l’indépendance de la Flandre. Quand on sait que l’Union européenne est faite de compromis et de discussions, il y a de quoi se demander comment il peut négocier à plus grande échelle. Cela dit, c’est le superhéros de la Flandre et ce serait une erreur de le diaboliser. » Traduction de son acolyte: «C’est tout de même l’homme politique flamand qu’on voit le plus sur les chaînes francophones. Il supplante même Elio Di Rupo. Dès qu’il fait ou dit quelque chose, toutes les caméras sont focalisées sur lui comme par hasard. Il est omniprésent et il a un pouvoir énorme aujourd’hui! Nous, nous ne sommes jamais que les fous du roi.»
Un piège pour Reynders.
Rue de la Loi, Wafelman-De Wever prépare déjà un coup de Jarnac à Didier Reynders, le dernier informateur royal. La réalité a peut-être déjà rejoint la fiction.
Un bel exemple de démocratie.
Sorti de l’IAD en 1990, Olivier Leborgne foule entre autre les planches du Théâtre Jean Vilar et de Théâtre en Liberté où il joue Molière, Goldoni, Shakespeare, Brecht, Feydeau… Pendant plus de dix ans, il devient un des jouteurs emblématique de la ligue d’improvisation belge. Il fait notamment partie de l’équipe championne du monde en 1999 au Mondial d’impro à Montréal. C’est durant cette période qu’il participe à la création de «Noces de Vent » du Théâtre loyal du trac où il devient Jan Van Damme. Tout en continuant le théâtre, il crée avec son ami Patrick Ridremont des séquences humoristiques sur Canal + («TVA», «Night Shop », «A louer »).
C’est avec Patrick aussi qu’il crée « L’Improshow ». Depuis quelques années, il s’exerce à la mise en scène en réalisant notamment « Sois belge et tais-toi » à cinq reprises, « Le Souper », mais aussi « L’Affrontement » au Théâtre de la Valette, « Qui a dit faible » avec Virginie Hocq, « Ils se sont aimés » avec Jean-Michel Zecca et Bérénice et, plus récemment, « Sur la route de Montalcino. » Présent aussi en radio, il prête souvent sa voix pour des spots publicitaires et devient pendant l’été l’espion Jim Leborgne dans « Le Triangle des Bermudas » et, depuis septembre 2010, il est le complice d’André Lamy dans «Votez pour moi » tous les jours sur Bel RTL. «Conversations avec mon pénis », avec lequel il est parti en tournée, est son premier one man show. « Franchement, pouvoir faire “Wafelman” dans l’état actuel des choses, c’est un bel exemple de démocratie », dit-il. Et après plus de deux cent trente jours sans gouvernement, il y a encore matière à rire pour André Lamy. «Nous sommes la soupape d’une marmite à pression qui s’appelle la Belgique. On laisse un peu passer d’air. L’humour politique est assez neuf en Belgique. Il y a très peu d’exemples de satire en radio ou en télé ici alors qu’en France, c’est un sport national. » Avant, le bouffon était aussi là pour donner un avis sur ce qui se passait à la Cour.
Une véritable impasse.
Didier Reynders, Elio Di Rupo et le Roi, joués par Lamy et pris au piège de Wafelman et de son acolyte dans une impasse. Comme là où se trouve la Belgique.