Jean-Louis Lahaye RTBF pour Paris Match
L’amour et le non-amour.
Homme-Orchestre de la RTBF, Jean-Louis Lahaye a vu sa vie bouleversée en quelques mois. Le présentateur de l’Eurovision confesse le bonheur et les blessures du clown.
Il est à la télé et à la radio comme dans la vie. Agité, passionné et impertinent. A 42 ans, Jean-Louis Lahaye n’a pas réussi à guérir son hyperkinésie. Il est toujours à l’affût, jamais tranquille. Et son grand talent, c’est de savoir faire passer son défaut pour une qualité. A la RTBF, on appelle ça la vivacité. Une caractéristique qui le poursuit jusque dans les airs, vu le culte qu’il voue aux drones, ces aéronefs commandés à distance qui lui permettent de prendre des images exceptionnelles. En exclusivité pour Paris Match, l’animateur qui cartonne (orphelin du regretté Jean-Pierre Hautier, il forme cette semaine avec Maureen Louys le nouveau couple vedette de l’Eurovision) nous explique son besoin incessant de prendre de la hauteur. Au niveau professionnel comme personnellement avec son bébé de 15 mois. Une révélation paternelle tardive. Un bonheur inespéré sur lequel il revient. Avec sincérité. Parce que cet amour-là le travaille.
Sur l’ulmodrome de Maillen, Jean-Louis Lahaye pose avec sa compagne Ophélie et leur petit Merlin, né le 1er février 2012 : l’animateur ne cesse de prendre de la hauteur.
Il appelle les universités Belges à le rejoindre.
Jean-Louis Lahaye est un joyeux luron plein de surprises et d’irrésistibles contradictions : léger et champion de la bonne humeur sur les ondes, il est aussi un homme d’affaires renommé qui pèse lourd grâce à d’autres ondes. Les facettes d’un clown qui, avant tout, sait travailler sérieusement. « J’adore
la télé, l’aviation et les images aériennes. Avec les drones, je suis comblé. Ça fait des années que je m’y intéresse. C’est de la bombe. Il y a trois ans, j’ai investi dans ces plates-formes volantes et, aujourd’hui, je
reste persuadé qu’elles vont devenir incontournables. Le drone permet d’aller où vous voulez et quand vous le voulez. Peu importe la force du vent, il renvoie l’image qu’on est en train de filmer. C’est un pouvoir énorme. On est à 300 mètres de hauteur et on voit à un kilomètre à la ronde. Demain, vous pouvez louer un hélico et faire des images aériennes, il n’y a rien de révolutionnaire à ça. Avec le drone, on peut revisiter l’histoire. Exemple : une tour a été construite dans un château puis a été détruite. Avec cet engin, on peut comprendre pourquoi elle était là et à cette hauteur. Pas la peine de mettre un échafaudage coûteux. On va partout.
C’est pratique. Et efficace. On l’a vu à Malonne, le jour de l’arrivée de Michelle Martin : survoler le couvent était interdit. Avec mon objet fétiche, on a pu voir d’en haut tout le dispositif télé qui y était organisé. Ou encore, il y a peu, lors des tempêtes de neige. Problème, on est pour l’instant dans un flou juridique complet. Le drone n’est pas un engin télécommandé puisqu’il se gère lui-même. Ce n’est pas non plus un modèle réduit. Il faut que la législation suive, sinon il y aura dérive. Et puis, ça va créer de l’emploi. Alors, on espère qu’une loi va vite apparaître ! Mais attention : une loi qui sera applicable pour toutes les sociétés de drones. Nous pourrions devenir un pays leader dans ce domaine et, d’ailleurs, j’appelle les universités belges à me rejoindre : nous pourrions faire des choses formidables ! »
Le clown et l’homme d’affaires avisé parmi les drones, et la face cachée de la prise de vues. « A terme, le drone, c’est Big Brother, reconnaît-il. On peut tout voir et de manière très précise ». Question vie privée, c’est un peu délicat. D’où « l’importance d’avoir des professionnels dans ce domaine. Heureusement, les côtés positifs sont nombreux… Bien utilisé, c’est un outil génial et utile. Je suis convaincu qu’il peut sauver des vies. »
Ophélie, le filet de sécurité du funambule.
Ophélie, c’est la rencontre improbable qui débouche sur des certitudes.
« On ne sait jamais de quoi demain sera fait, mais je suis sûr d’une chose : mon fils aura toujours une maman extraordinaire », s’enthousiasme l’animateur de la RTBF. « Pour moi, c’est le plus important. Ophélie est incroyable. Je l’aime infiniment. La nuit, quand Merlin me réveille, j’adore la regarder dormir. Je ne le lui dis pas… D’ailleurs, elle ne le sait pas. C’est un moment savoureux. » Jean-Louis Lahaye a brûlé les étapes avec elle : en un an, il est passé du statut d’« amoureux » à celui de père. Mais, pour lui, l’entrée dans la quarantaine n’a pas provoqué cette urgence. « Je ne suis pas un homme pressé. Je savais juste que c’était la bonne personne et qu’elle serait une femme et une mère formidables. Ophélie m’apporte l’équilibre. Je peux compter sur elle. Elle est le filet de sécurité pour moi qui aime vivre comme un funambule. Elle accepte ma vie qui va dans tous les sens. Je suis hyperactif, hyperkinétique. J’ai toujours besoin de faire plein de trucs. Ce n’est pas évident à vivre. Ce qui est amusant, c’est d’être avec quelqu’un qui vous aime pour ce que vous êtes. Ophélie ne s’intéresse pas au gars de la télé. Elle est fière, bien sûr, mais si je cuisinais de bonnes pizzas, elle aurait la même admiration pour moi. Malgré son jeune âge, c’est quelqu’un qui a un recul surprenant sur la vie. »
Dix-sept ans séparent Jean-Louis de sa belle. « Je n’ai pas l’impression de vivre avec une femme 25 ans. Ophélie a une maturité incroyable. Elle est capable de me calmer. Elle est brillantissime. Elle s’est faite toute seule… » Autre élément brillant de la photo : une Austin Healey 1963.