Gérald Watelet Paris Match
Voici l’entièreté de l’article paru dans Match sur Gérald Watelet (RTBF). L’animateur pose décontracté dans une cabine photo rouge construite pour l’occasion.
Gérald Watelet, maître Belge du savoir-vivre.
Le couturier-cuisinier est l’un des moteurs du succès des émissions « C’est du Belge » et « Sans chichis » à la RTBF.
Il fut l’apôtre de la haute couture belge à Paris avant de revenir à ses premières amours, la cuisine, la décoration et le lifestyle au sens large. De retour au Plat Pays, Gerald Watelet coprésente depuis septembre, aux côtés de Barbara Louys,l’émission « C’est du Belge ». En parallèle, il poursuit ses interventions, notamment culinaires, dans « Sans Chichis », le magazine féminin quotidien de La Deux, qui entame sa troisième saison sous le signe de la maturité – un changement de studio et un nouveau format de quarante-deux minutes. Avec, comme ingrédient de son succès, un homme-caméléon très stylé. Du talent, du raffinement (qu’il doit à ses racines haute couture) et souvent beaucoup d’humour : la bonne recette de Gerald Watelet, cuisinier de la vie.
Il a de l’aplomb, du bagout, mais aussi la main verte. Issu d’une famille de cultivateurs condruziens « ruinés plusieurs fois » et d’ouvriers, le nouveau présentateur- vedette de la RTBF est un talentueux touche-à-tout qui aime en vrac la haute couture, la nature, la gastronomie, la décoration et les traditions. Récemment, il présentait à Bruxelles l’avant première mondiale du film de Tintin signé Spielberg et apposait sa griffe chez Didden, spécialiste du tapis, pour lequel il a conçu une collection de moquettes avec des imprimés stylés pour une touche haute couture. Gerald Watelet manie avec fluidité l’art de la contradiction : la recherche du lifestyle sophistiqué, le goût du beau et du raffiné, le tout dans un contexte rural. Mais le paradoxe n’est qu’apparent car, au fond, ses origines l’y prédisposaient. « Ma famille était composée d’hommes un peu durs et de femmes qui devaient se taire, attachées aux tâches ménagères. Mais d’hommes aussi qui aimaient l’opérette, d’ouvriers fêtards qui jouaient de l’accordéon. Ma grand-mère maternelle, qui avait été brodeuse, adorait le théâtre, le cinéma et l’opéra. Mon père était, de son côté, un saltimbanque parfait. Nous avions le sens de la fête et du beau. Pour Pâques, la Toussaint ou les communions, une belle table était dressée. J’ai fait ma communion solennelle et ensuite, on m’a laissé penser ce que je voulais. Je ne crois plus en Dieu, mais j’aime ceux qui y croient », raconte celui qui, par ailleurs, revendique son goût pour les matières officielles, les contextes solennels, de ceux qui vous donnent des frissons le long de l’échine. « J’adore la messe, le défilé du 21 juillet, la musique militaire, j’aime le cérémonial, ce qui transforme l’ordinaire en extraordinaire, la sensation d’appartenance. Je suis ému quand j’entends passer une voiture de pompiers. En revanche, je n’aime pas qu’on pleure sur à peu près tout. C’est une tendance de ces dernières années : les Twin Towers, le tsunami, c’est triste, mais il y a suffisamment de gens autour de nous qui demandent de l’attention.»
Prisonnier d’une photocabine, Il révèle une personnalité parfois politiquement incorrecte. Gerald Watelet, vif et plein de bagout, déploie en un temps record son parcours, devance les questions, contourne les clichés et lance au passage quelques piques audacieuses.