Les 120 gares de Catherine Detilloux

Comme je vous l’annonçais précédemment sur ce blog photographique, voici un premier travail de fin d’étude d’une étudiante de l’école des arts de Saint-Luc à Liège. En tant que membre du jury en charge de coter les travaux de ces jeunes photographes en devenir, j’ai découvert le travail méticuleux de  Catherine Detilloux. Cette jeune fille à réalisé un travail particulièrement intéressant sur les gares, digne d’un conservateur de musée.Chacune des ses 120 photographies représentent une gare prise à un endroit spécifique, à une date précise, sans vie autour. Pour cette collection et comme toutes les autres (Douanes, Mairies,…) Catherine Detilloux  s’est fixé un territoire, les provinces de Liège et du Luxembourg.

Elle aime les vieilles cartes postales, celle qui font office de programme de toute une époque. Ces vieilles cartes qui n’ont plus d’importance pour personne,  tous ces vestiges que l’on ne regarde même plus, auxquels on ne pense plus et que l’on fini par raser, elle parle de toutes ces choses qui font la richesse de notre passé, qu’on détruit à grand coup de bulldozers pour bâtir par au-dessus des centres commerciaux, des ronds-points,…

Notre photographe ne recherche pas les images pleines d’artifices, les images poignantes, elle se lance dans une photographie neutre, aux couleurs légèrement dé-saturées, sans style, d’une uniformisation formelle. Elle veut exprimer une réalité dite documentaire au sens où le documentaire serait objectif. Catherine ne compose pas une image, elle choisi juste le lieu et le moment. Elle s’aventure dans un archivage, où la prise photographique, où les éléments de subjectivité du déclenchement et du cadrage, se trouvent neutralisés au profit d’une répétition pseudo-mécanique. Elle construit sa collection imaginaire d’images, dans le but de donner l’illusion de déjouer le rapport traditionnel de l’image au temps. Une collection qui ne capture pas des endroits pour les arracher aux flux temporel ; mais qui semblent baigner dans une sorte de présent, vide de tout ancrage, comme si elle n’avait jamais été prise dans le mouvement du devenir. Elle veut leur donner l’illusion d’être hors-temps avant même leur saisie sur la carte mémoire de son appareil photo. Tel un archéologue, elle veut photographier, ranger, classer, assembler des séries, des collections.

Catherine souhaite et a besoin, car ce n’est que là qu’elle se sent vraiment bien, suivre l’héritage du regard universel des photographies des rues désertes parisiennes d’Eugène Atget, des hommes et des femmes classés et répertoriés par August Sander en Allemagne pendant l’entre-deux-guerres, mais aussi dans les collections de paysages industriels des Becher.

Si vous aimez son travail, ou que vous souhaitez la contacter voici son blog, http://toukygonty.blogspot.com

3 Responses to “Les 120 gares de Catherine Detilloux”

  1. Frédéric

    Bravo pour ce superbe travail.
    Par contre, attention aux coquilles: quoter > coter et mussée > musée.

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